C’est toujours la faute des autres !

20 décembre 2023 | entreprise, particulier

Lors d’un problème, nous avons tous une part de responsabilité. Alors, pourquoi accusons-nous systématiquement (et si facilement) les autres ? “Ce n’est pas moi” revient très souvent. Pourtant, ce comportement amène à une impasse. Un blocage. Découvrons d’où vient ce réflexe à rejeter la faute sur autrui et comment y remédier.

“Aide-toi toi-même”.

Accuser les autres est plus facile à accepter

C’est une stratégie. Un mécanisme de défense. Rejeter la faute sur les autres permet de nous décharger de notre part de responsabilité et d’éviter les émotions amères. Il est plus facile d’éviter la tristesse, la colère ou encore la peur, lorsque l’on n’a pas les torts.  Voici pourquoi le refus d’admettre, et de s’y confronter, nous pousse à chercher un coupable au problème.

Mais que cache le fait de ne jamais vouloir être responsable ?

 En raison de notre ego et de la culpabilité qui peut être perçue comme une fragilité. Au regard d’autrui, un sentiment de faiblesse est propice à s’installer. Être coupable, c’est se rendre vulnérable aux yeux des autres mais aussi envers nous-même. Nous sommes pris en défaut et notre identité en est altérée.

Pour ces deux raisons majeures, il est plus simple pour notre conscient de se décharger sur les autres au lieu d’assumer… Nous préférons rejeter la faute plutôt que de l’endosser : cela nous évite des pensées douloureuses et une mauvaise estime de soi.

Et la logique dans tout ça ?

Dire “c’est la faute des autres” est une croyance limitante qui ne nous aide pas. Elle nous positionne en victimes. Si ce sont les autres (ou notre environnement) qui ont le pouvoir de nous nuire, alors nous sommes désarmés. Nous ne pouvons malheureusement pas faire changer les autres et la seule personne sur laquelle nous avons un contrôle, c’est nous-même.

Alors, comment bien se positionner ?

La bonne question à se poser est plutôt : “comment ai-je fait pour en arriver là ?”. La finalité est de trouver l’erreur de logique. Un des outils très puissants peut aider à trouver cette erreur : les 9 niveaux logiques de Whitehead et Russell.

Ces deux philosophes ont travaillé sur la refondation de la logique et sur celle de nos croyances envers nous-même et les autres. Selon leur théorie, les croyances que nous entretenons peuvent être changées afin d’entretenir celles qui vont faire de nous, non pas des victimes, mais des acteurs de notre vie pour satisfaire nos valeurs (réussite professionnelle, convivialité, solidarité…). 

« Nos expériences sont le résultat de notre niveau de conscience » Einstein

Rejeter la faute sur les autres : un mécanisme de défense

Comme dit plus tôt, cette stratégie a plusieurs finalités. Se protéger, projeter et (se) flatter.

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Améliorer son image en désignant les autres responsables

Instant philosophie : selon Aristote, l’Homme est un animal social. Politique même. Nous avons besoin de ces interactions et nous cherchons à les préserver, tant dans les liens affectifs que professionnels.

Cela peut paraître contradictoire, mais en rejetant la faute sur les autres, on entretient les liens au sein d’un groupe. Nous détestons nous sentir rejetés, déplaisants ou imparfaits. Chacun préfère alors anticiper en cas de faute afin d’éviter la sanction, se trouver des excuses, ne pas être exclu, mais surtout conserver une image valorisante de soi au sein d’une équipe.

Via la projection psychologique (ou l’art de rejeter la faute sur les autres)

En d’autres mots : c’est le fait de déformer la réalité. Cet autre mécanisme consiste à se défendre inconsciemment en utilisant la projection psychologique. Cette technique revient à reprocher à l’autre ce qui nous appartient, mais que nous refusons de reconnaître. Ce peut être un sentiment, un trait de caractère, ou bien un impair. “Elle est toujours sur les dents”, “Il travaille trop lentement”, “Il n’est pas assez réactif”… On projette donc sur l’autre ce qui ne nous plaît pas EN NOUS.

Accuser les autres pour “mieux vivre”

Ces différents mécanismes de défense nous permettent de nous prémunir et de magnifier notre identité. En plus du désir de bien paraître, d’être aimée ou bien, acceptée, une personne qui se déculpabilise alimente des sentiments néfastes (et quelque peu faussés) comme :

  • son assurance et sa notion de contrôle du fait que quelqu’un d’autre est responsable
  • son égo, se réassurer sur sa propre valeur et sa légitimité
  • sa crédibilité, le fait de ne pas fauter devant les autres
  • sa supériorité vis-à-vis de la personne que l’on accuse
  • son invulnérabilité, se décharger des émotions négatives sans admettre les ressentir

Faire culpabiliser les autres : un comportement stérile & sans issue

Désigner un coupable amène-t-il à une solution ? Un raisonnement particulier ? Les réelles causes du problème ? Une fois le fautif trouvé, qu’est-ce que cela nous apporte ? A se focaliser sur l’accusation, à vouloir résoudre l’enquête, on se concentre sur des attitudes et des émotions négatives. A la maison comme au travail, des tensions se créent et l’ambiance en est entachée. Des risques psychosociaux peuvent être engendrés, alors comment procéder pour les éviter et rétablir des interactions harmonieuses ?

Se remettre en question apporte (une grande) satisfaction

Poser – et se poser – les bonnes questions permet de prendre du recul, de la hauteur sur les évènements, et de déceler les vraies causes du problème. Il est facile de rejeter la faute sur les autres… réfléchir (un peu) moins. Prenez plutôt la direction de la réflexion afin de sonder la réelle problématique. S’interroger, reconnaître que l’on a eu tort et essayer de se corriger amène à bien plus de félicité. C’est la fameuse citation “aide-toi toi-même” qui est de mise pour :

  • établir des interactions saines, ne craignant pas de dévoiler ses vulnérabilités
  • mûrir et grandir en tant que personne, apprendre
  • trouver ses forces, même à travers ses erreurs
  • laisser les émotions négatives derrière soi
  • améliorer son influence sur les autres et sa communication interpersonnelle

Réfléchir, prendre du recul pour changer ses croyances

Si vous cherchez la solution, ou comment améliorer la situation, vous comprendrez très vite qu’au-delà de perdre du temps à trouver le coupable, il est possible de résoudre la problématique et de travailler sur celle-ci.

Mettez votre fierté de côté et dépassez ces différentes stratégies conscientes ou inconscientes. Il est temps d’accepter sa vulnérabilité et sa part de responsabilité. D’être à l’écoute de soi et de changer ses croyances. Demandez-vous ce qui va se passer si vous êtes en mesure de vous remettre en question et cela vous aidera à mieux comprendre votre scénario intérieur. Changer d’angle de vue et ne plus subir, c’est se rendre plus fort mais aussi s’alléger.

A l’annonce d’un problème, il est primordial de comprendre la source du conflit et de trouver des solutions, plutôt que de batailler pour savoir qui est coupable. Il ne s’agirait pas de nier le problème, mais plutôt d’orienter ses efforts vers une résolution satisfaisante pour tous.

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